Théocrite,
Idylle 24, v.64-102
”Ornicej
tr…ton ¥rti tÕn œscaton Ôrqron ¥eidon·
Les
coqs pour la troisième fois chantaient la vraie fin de l’aube.
Teires…an
tÒka m£ntin ¢laqša p£nta lšgonta
Alcmène
fit alors appeler Tirésias, le devin qui en toute circonstance
'Alkm»na
kalšsasa cršoj katšlexe neocmÒn,
dit
la vérité, et lui exposa en détail l’étrange
évènement ;
ka… nin
Øpokr…nesqai Ópwj telšesqai œmellen
elle
l’exhorta à dévoiler comment cela devait
ºnègei·
‘mhd'
e‡ ti qeoˆ nošonti
ponhrÒn,
finir :
« Même si les dieux méditaient quelque chose
de mauvais,
a„dÒmenÒj
me krÚpte· kaˆ
ìj oÙk œstin ¢lÚxai
ne
le cache pas par égard pour moi ; de toute façon,
il est impossible
¢nqrèpoij
Ó ti Mo‹ra kat¦ klwstÁroj ™pe…gei.
aux
hommes d’échapper à ce que la Moire a enroulé
autour de son fuseau.
all'
EÙhre…da, m£la
se fronšonta did£skw.’
Mais,
fils d’Evérès, c’est à toi, homme de
sens, que je fais la leçon ».
tÒss'
œlegen bas…leia·
Ö d'
¢ntame…beto to…oij·
Ainsi
parlait la reine. Il lui répondit en ces termes :
‘q£rsei,
¢ristotÒkeia gÚnai,
Pers»ion aŒma,
Courage,
femme à la noble descendance, sang de Persée,
q£rsei·
mellÒntwn d tÕ
lèion ™n fresˆ qšsqai.
courage !
et, pour l’avenir, retiens dans ton esprit la meilleure
espérance.
naˆ g¦r
™mîn glukÝ fšggoj ¢poicÒmenon
p£lai Ôsswn,
Oui,
par la douce lumière depuis longtemps enfuie de mes yeux,
pollaˆ
'Acaii£dwn malakÕn perˆ goÚnati nÁma
de
nombreuses femmes d’Achaïe, pendant qu’elles useront
de leur main le fil souple
ceirˆ
katatr…yousin ¢kršsperon ¢e…doisai
sur
leur genou, au commencement de la nuit chanteront
'Alkm»nan
Ñnomast…, sšbaj
d' œsV
'Arge…aisi.
Alcmène
par son nom, et tu seras objet de vénération pour les
Argiennes.
to‹oj
¢n¾r Óde mšllei ™j oÙranÕn
¥stra fšronta
Si
grand sera l’homme que doit devenir cet enfant, ton fils, qu’il
montera
¢mba…nein
teÕj uƒÒj,
¢pÕ stšrnwn platÝj
¼rwj,
au
ciel qui porte les astres, héros large de poitrine,
oá kaˆ
qhr…a p£nta kaˆ ¢nšrej ¼ssonej
¥lloi.
plus
fort que toutes les bêtes et que tous les autres hommes.
dèdek£
oƒ telšsanti peprwmšnon ™n DiÕj
o„ke‹n
Après
avoir accompli douze travaux, son destin est de résider
mÒcqouj,
qnht¦ d p£nta pur¦
Trac…nioj ›xei·
avec
Zeus, alors que le bûcher de Trachis conservera toute sa
dépouille mortelle ;
gambrÕj
d' ¢qan£twn
kekl»setai, o‰
t£d' ™pîrsan
il
sera appelé gendre des Immortels, eux qui envoyèrent
knèdala
fwleÚonta bršfoj diadhl»sasqai.
des
monstres des cavernes pour le détruire, encore enfant.
[œstai
d¾ toàt' «mar
Ðphn…ka nebrÕn ™n eÙn´
Il
arrivera, ce jour où le loup aux dents carnassières,
voyant
karcarÒdwn
s…nesqai „dën lÚkoj oÙk ™qel»sei.]
le
faon dans sa demeure, ne voudra pas le blesser.
¢ll£,
gÚnai,
pàr mšn toi ØpÕ
spodù eÜtukon œstw,
Allons,
femme, que le feu soit prêt sous la cendre,
k£gkana d'
¢spal£qou xÚl'
˜toim£sat'
À palioÚrou
préparez
des branches mortes de genêt, de paliure
À b£tou
À ¢nšmJ dedonhmšnon aâon ¥cerdon·
ou
de ronce, ou de l’aubépine sèche agitée
par le vent !
ka‹e d
tèd' ¢gr…aisin
™pˆ sc…zaisi dr£konte
Brûle
ces deux serpents sur deux morceaux de bois sauvages,
nuktˆ mšsv,
Óka pa‹da kane‹n
teÕn ½qelon aÙto….
au
milieu de la nuit, à l’heure où eux-mêmes
voulaient brûler ton enfant.
Ãri d
sullšxasa kÒnin purÕj ¢mfipÒlwn tij
Au
matin, qu’une servante réunisse la cendre du bûcher,
·iy£tw
eâ m£la p©san Øpr
potamo‹o fšrousa
qu’elle
la jette bien toute au-dessus d’une rivière, après
l’avoir emportée
·wg£daj
™j pštraj
ØperoÚrion,
¨y d nešsqw
dans
les roches escarpées au-delà des frontières, et
qu’elle revienne sur ses pas,
¥streptoj.
kaqarù d purèsate
dîma qee…J
sans
se retourner. Faites dans la maison des fumigations avec du soufre
pur,
pr©ton,
œpeita d'
¤lessi memigmšnon,
æj nenÒmistai,
pour
commencer ; puis, après l’avoir mélangée
à du sel, comme c’est la coutume,
qallù
™pirra…nein ™stemmšnJ ¢blabj
Ûdwr·
répandez
de l’eau pour écarter le danger, avec un rameau garni de
bandelettes.
Zhnˆ d'
™pirršxai kaqupertšrJ
¥rsena co‹ron,
Sacrifiez
à Zeus Suprême un porc mâle,
dusmenšwn
a„eˆ kaqupšrteroi æj telšqoite.’
afin
d’avoir toujours la suprématie sur vos ennemis ».
fÁ,
kaˆ ™rw»saj
™lef£ntinon õceto d…fron
Ainsi
parla Tirésias, et il s’en alla après avoir
écarté le siège d’ivoire,
Teires…aj
pollo‹si barÚj per ™ën ™niauto‹j.
bien
qu’il fût déjà appesanti par de nombreuses
années.
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