Homère,
Odyssée
Chant X, v.388-495.
Prescriptions de Circé :
‘diogenj
Laerti£dh, polum»can'
'Odusseà,
« Fils
divin de Laërte, Ulysse aux mille ruses,
mhkšti
nàn ¢škontej ™mù ™nˆ
m…mnete o‡kJ.
si
ce n’est plus de bon cœur que vous demeurez chez moi,
partez !
¢ll'
¥llhn cr¾ prîton ÐdÕn
telšsai kaˆ ƒkšsqai
Mais
il vous faut d’abord accomplir un autre voyage et vous
rendre
e„j 'Adao
dÒmouj kaˆ ™painÁj Persefone…hj
dans
la demeure d’Hadès et de la terrible Perséphone
yucÍ
crhsomšnouj Qhba…ou Teires…ao,
pour
consulter l’ombre de Tirésias de Thèbes,
m£ntioj
¢laoà, toà
te fršnej œmpedo… e„si·
le
devin aveugle, dont l’esprit est encore solide :
tù kaˆ
teqnhîti nÒon pÒre PersefÒneia
même
mort, Perséphone lui a permis, lui seul, de conserver
o‡J
pepnàsqai· toˆ
dン skiaˆ
¢マssousin.’
l’entendement
parmi le vol des ombres ».
Chant X, v.513-540. Les
conseils de la magicienne :
œnqa mンn
e„j 'Acšronta Puriflegšqwn te ·šousi
Là
se jettent dans l’Achéron le Pyriphlégéthon
et
KèkutÒj
q', Öj
d¾ StugÕj ÛdatÒj ™stin ¢porrèx,
le Cocyte, qui est un bras d’eau
du Styx,
pštrh te
xÚnes…j te dÚw potamîn ™ridoÚpwn·
la
jonction des deux fleuves hurleurs se fait devant une roche :
œnqa d'
œpeiq',
¼rwj,
crimfqeˆj pšlaj,
éj se keleÚw,
c’est
là, héros, qu’il faudra ensuite que tu
t’approches, comme je te l’ordonne,
bÒqron
ÑrÚxai Óson te pugoÚsion œnqa kaˆ
œnqa,
et à
cet endroit précis creuser une fosse d’une coudée
carrée,
¢mf'
aÙtù dン
co¾n ce‹sqai p©sin
nekÚessi,
verser
autour une libation à tous les morts,
prîta
melikr»tJ, metšpeita
dン ¹dši
o‡nJ,
dans
un premier temps avec du lait miellé, ensuite avec du vin
doux,
tÕ tr…ton
aâq' Ûdati·
™pˆ d'
¥lfita leuk¦ palÚnein.
en
troisième avec de l’eau ; par-dessus il te faudra
répandre de la blanche farine.
poll¦ d
gounoàsqai nekÚwn ¢menhn¦ k£rhna,
Puis,
implorant longuement les têtes sans force des morts,
™lqën
e„j 'Iq£khn ste‹ran boàn,
¼ tij ¢r…sth,
promets
de leur sacrifier, une fois revenu en Ithaque, une vache stérile,
la plus belle de tes vaches,
·šxein
™n meg£roisi pur»n t'
™mplhsšmen ™sqlîn,
sur
un bûcher rempli de précieuses offrandes,
Teires…V
d' ¢p£neuqen
Ô@in ƒereusšmen o‡J
et
au seul Tirésias promets un noir bélier
pammšlan',
Öj m»loisi metapršpei
Ømetšroisin.
sans
tache, qui se distingue dans vos troupeaux.
aÙt¦r
™p¾n eÙcÍsi l…sV klut¦ œqnea
nekrîn,
Lorsque
tu auras dans ta prière invoqué l’illustre nation
des morts,
œnq'
Ô@in ¢rneiÕn ·šzein
qÁlÚn te mšlainan
sacrifie
un agneau et une brebis noire
e„j
”Ereboj stršyaj,
aÙtÕj d'
¢ponÒsfi trapšsqai
en
les tournant vers l’Erèbe ; mais toi, détourne-toi
ƒšmenoj
potamo‹o ·o£wn·
œnqa dン
pollaˆ
et
regarde les eaux du fleuve ; à ce moment en foule
yucaˆ
™leÚsontai nekÚwn katateqnhètwn.
vont
accourir les âmes des morts disparus.
d¾ tÒt'
œpeiq'
˜t£roisin ™potrànai
kaˆ ¢nîxai
Ensuite,
presse tes compagnons et exhorte-les à
mÁla,
t¦ d¾ kat£keit'
™sfagmšna nhlši
calkù,
faire
l’holocauste du bétail écorché, dont la
gorge aura été tranchée par le terrible glaive,
de…rantaj
katakÁai, ™peÚxasqai
d qeo‹sin,
en
adjurant les dieux,
„fq…mJ
t' 'AdV
kaˆ ™painÍ Persefone…V·
le
vaillant Hadès et la terrible Perséphone.
aÙtÕj
d x…foj ÑxÝ ™russ£menoj par¦
mhroà
Et
toi, tirant le long de ta cuisse ton épée tranchante,
Âsqai,
mhd ™©n nekÚwn
¢menhn¦ k£rhna
reste-là,
et empêche les têtes sans force des morts de
a†matoj
¥sson ‡men prˆn Teires…ao puqšsqai.
s’approcher
du sang avant qu’ait parlé Tirésias.
œnqa toi
aÙt…ka m£ntij ™leÚsetai,
Ôrcame laîn,
Le
devin s’approchera alors de toi, ô meneur de guerriers :
Ój kšn
toi e‡pVsin ÐdÕn kaˆ mštra keleÚqou
il
te dira la route et les mesures du chemin
nÒston
q', æj
™pˆ pÒnton ™leÚseai „cquÒenta.’
du
retour, comment revenir sur la mer poissonneuse ».
Chant XI, v.23-50.
Evocation des morts :
œnq'
ƒer»@ia mn Perim»dhj
EÙrÚlocÒj te
Là
Périmède et Euryloque maintinrent les victimes
œscon·
™gë d'
¥or ÑxÝ ™russ£menoj
par¦ mhroà
consacrées.
Quant à moi, tirant le long de ma cuisse mon épée,
bÒqron
Ôrux' Ósson
te pugoÚsion œnqa kaˆ œnqa,
je
creusai à cet endroit précis une fosse d’une
coudée carrée
¢mf'
aÙtù dン
co¾n ceÒmhn p©sin
nekÚessi,
je
versai autour une libation à tous les morts,
prîta
melikr»tJ, metšpeita
dン ¹dši
o‡nJ,
dans
un premier temps avec du lait miellé, ensuite avec du vin
doux,
tÕ tr…ton
aâq' Ûdati·
™pˆ d'
¥lfita leuk¦ p£lunon.
en
troisième avec de l’eau ; par-dessus je répandis
de la blanche farine.
poll¦ d
gounoÚmhn nekÚwn ¢menhn¦ k£rhna,
Puis,
j’implorai longuement les têtes sans force des morts,
™lqën
e„j 'Iq£khn ste‹ran boàn,
¼ tij ¢r…sth,
je
promis de leur sacrifier, une fois revenu en Ithaque, une vache
stérile, la plus belle de mes vaches,
·šxein
™n meg£roisi pur»n t'
™mplhsšmen ™sqlîn,
sur
un bûcher rempli de précieuses offrandes,
Teires…V
d' ¢p£neuqen
Ô@in ƒereusšmen o‡J
et
au seul Tirésias je promis un noir bélier
pammšlan',
Öj m»loisi metapršpei
¹metšroisi.
sans
tache, qui se distingue dans nos troupeaux.
toÝj d'
™peˆ eÙcwlÍsi
litÍs… te, œqnea
nekrîn,
Lorsque
j’eus, par vœux et par prières, invoqué
l’illustre nation
™llis£mhn,
t¦ d mÁla labën
¢pedeirotÒmhsa
des
morts, saisissant le bétail je l’écorchai
™j bÒqron,
·še d'
aŒma kelainefšj·
aƒ d'
¢gšronto
sur
la fosse, et le sang noir coula. Et accoururent
yucaˆ Øpx
'Eršbeuj nekÚwn katateqnhètwn·
du
fond de l’Erèbe les âmes des morts disparus :
nÚmfai t'
ºqeo… te polÚtlhto…
te gšrontej
jeunes
femmes, jeunes gens, vieillards usés par la vie,
parqenika…
t' ¢talaˆ
neopenqša qumÕn œcousai,
jeunes
filles portant au cœur leur premier deuil,
polloˆ d'
oÙt£menoi calk»resin
™gce…Vsin,
de
nombreux guerriers, blessés par les lances de bronze,
¥ndrej
¢rhfatoi,
bebrotwmšna teÚce'
œcontej·
victimes
d’Arès, qui tenaient leurs armes souillées de
sang.
o‰ polloˆ
perˆ bÒqron ™fo…twn ¥lloqen ¥lloj
Ils
accouraient en foule, de toutes parts, autour de la fosse,
qespes…V
„acÍ· ™m
d clwrÕn dšoj Îrei.
en
poussant des cris terribles. Quant à moi, la peur verte me
gagnait.
d¾ tÒt'
œpeiq'
˜t£roisin ™potrÚnaj
™kšleusa
Je
pressai ensuite mes compagnons et les exhortai à
mÁla,
t¦ d¾ katškeit'
™sfagmšna nhlši
calkù,
faire
l’holocauste du bétail écorché, dont la
gorge avait été tranchée par le terrible glaive,
de…rantaj
katakÁai, ™peÚxasqai
d qeo‹sin,
en adjurant les dieux,
„fq…mJ
t' 'AdV
kaˆ ™painÍ Persefone…V·
le
vaillant Hadès et la terrible Perséphone.
aÙtÕj
d x…foj ÑxÝ ™russ£menoj par¦
mhroà
Et
moi, tirant le long de ma cuisse mon épée tranchante,
¼mhn oÙd'
e‡wn nekÚwn ¢menhn¦
k£rhna
je
restai là, et j’empêchai les têtes sans
force des morts de
a†matoj
¥sson ‡men prˆn Teires…ao puqšsqai.
s’approcher
du sang avant qu’ait parlé Tirésias.
Chant XI, v.84-151.
Entrevue d’Ulysse et de Tirésias :
Ãlqe d'
™pˆ yuc¾ mhtrÕj
katateqnhu…hj,
Survint
alors l’âme de ma mère défunte,
AÙtolÚkou
qug£thr megal»toroj 'Ant…kleia,
Anticlée,
la fille d’Autolycos au grand cœur,
t¾n
zw¾n katšleipon „ën e„j ”Ilion
ƒr»n.
et
que j’avais laissée vivante en partant pour Ilion.
t¾n mn
™gë d£krusa „dën ™lšhs£
te qumù·
Lorsque
je la vis, pris de pitié, je pleurai,
¢ll'
oÙd'
ïj e‡wn protšrhn,
pukinÒn per ¢ceÚwn,
mais,
quoique très affligé, j’empêchai que, la
première,
a†matoj
¥sson ‡men prˆn Teires…ao puqšsqai.
elle
s’approchât du sang, avant qu’ait parlé
Tirésias.
Ãlqe
d' ™pˆ
yuc¾ Qhba…ou Teires…ao,
Survint
alors l’âme de Tirésias de Thèbes,
crÚseon
skÁptron œcwn, ™m
d' œgnw
kaˆ prosšeipe·
tenant
un sceptre d’or ; il me reconnut et me dit :
[‘diogenj
Laerti£dh, polum»can'
'Odusseà,]
« [Fils
divin de Laërte, Ulysse aux mille ruses, ]
t…pt'
aât',
ð dÚsthne,
lipën f£oj ºel…oio
pourquoi,
malheureux, avoir délaissé la lumière du soleil
½luqej,
Ôfra ‡dV nškuaj kaˆ
¢terpša cîron;
et
être venu jusqu’ici voir les morts et ce lieu sans
douceur ?
¢ll'
¢poc£zeo bÒqrou,
¥pisce d f£sganon ÑxÚ,
Allons,
écarte-toi de la fosse, détourne donc ton épée
tranchante,
a†matoj
Ôfra p…w ka… toi nhmertša e‡pw.’
que
je boive le sang et te dise le vrai. »
ìj
f£t', ™gë
d' ¢nacass£menoj
x…foj ¢rgurÒhlon
à
ces mots, je m’écartai et remis au fourreau mon épée
kouleù
™gkatšphx'. Ð
d' ™peˆ
p…en aŒma kelainÒn,
à
clous d’argent. Lorsqu’il eut bu le sang noir,
kaˆ tÒte
d» m' ™pšessi
proshÚda m£ntij ¢mÚmwn·
l’irréprochable
devin me parla en ces termes :
‘nÒston
d…zhai melihdša,
fa…dim'
'Odusseà·
C’est
un retour doux comme le miel que tu cherches à avoir, glorieux
Ulysse :
tÕn dš
toi ¢rgalšon q»sei qeÒj.
oÙ g¦r Ñw
un
dieu va te le rendre pénible. Je ne pense pas en effet
l»sein
™nnos…gaion, Ó
toi kÒton œnqeto qumù,
que
Celui qui ébranle la terre, dont le cœur est plein de
rancune contre toi, oublie :
cwÒmenoj
Óti oƒ uƒÕn f…lon ™xal£wsaj.
il
te hait pour avoir aveuglé son fils chéri.
¢ll'
œti mšn ke kaˆ ïj,
kak£ per p£scontej,
†koisqe,
mais
il se peut que vous aboutissiez, malgré tous vos maux,
a‡ k'
™qšlVj sÕn qumÕn
™rukakšein kaˆ ˜ta…rwn,
si
du moins tu consens à maîtriser ton cœur et celui
de tes compagnons,
ÐppÒte
ken prîton pel£sVj eÙergša nÁa
dès
que tu approcheras ton bon navire
Qrinak…V
n»sJ, profugën
„oeidša pÒnton,
de
l’île du Trident, échappant à la mer
violette,
boskomšnaj
d' eÛrhte
bÒaj kaˆ ‡fia mÁla
pour
trouver, paissant, les vaches et les grasses brebis
'Hel…ou,
Öj p£nt'
™for´ kaˆ p£nt'
™pakoÚei.
d’Hélios,
celui qui voit tout et entend tout.
t¦j e„
mšn k' ¢sinšaj
™£vj nÒstou te mšdhai,
Si
tu les laisses intactes et ne songes qu’à ton retour,
ka… ken
œt' e„j
'Iq£khn, kak£
per p£scontej, †koisqe·
vous
pourrez encore aboutir, malgré tous vos maux, en Ithaque.
e„ dš
ke s…nhai, tÒte
toi tekma…rom' Ôleqron
Mais
si vous y toucher, alors je te garantis la perte
nh te kaˆ
˜t£rois'. aÙtÕj
d' e‡
pšr ken ¢lÚxVj,
de
ton navire et de tes compagnons. Quant à toi, quand bien même
tu en réchapperais,
Ñy
kakîj ne‹ai,
Ñlšsaj ¥po p£ntaj
˜ta…rouj,
tu
ne pourrais rentrer que bien longtemps après, avec bien du
mal, tous tes compagnons morts,
nhÕj ™p'
¢llotr…hj·
d»eij d'
™n p»mata o‡kJ,
sur
un navire d’emprunt. Tu trouverais chez toi d’autres
malheurs :
¥ndraj
Øperfi£louj, o†
toi b…oton katšdousi
des
hommes arrogants, qui dévore tes richesses,
mnèmenoi
¢ntiqšhn ¥locon kaˆ ›dna didÒntej.
courtisant
ta divine épouse et la comblant de cadeaux.
¢ll'
à toi ke…nwn ge b…aj
¢pote…seai ™lqèn·
Mais
sans doute une fois rentré tu punirais leurs excès.
aÙt¦r
™p¾n mnhstÁraj ™nˆ meg£roisi
teo‹si
Lorsqu’en
ton palais tu auras tué les prétendants
kte…nVj
º dÒlJ À ¢mfadÕn Ñxš?
calkù,
par
la ruse ou la force, de ton épée tranchante,
œrcesqai
d¾ œpeita, labën
eÙÁrej ™retmÒn,
tu
devras alors repartir en emportant ta bonne rame,
e„j Ó
ke toÝj ¢f…khai,
o‰ oÙk ‡sasi
q£lassan
jusqu’à
ce tu aies trouvé ceux qui ne connaissent pas la mer
¢nšrej
oÙdš q' ¤lessi
memigmšnon edar œdousin·
et
qui ne mêlent pas de sel aux aliments ;
oÙd'
¥ra toˆ ‡sasi nšaj
foinikoparÇouj,
ils
ne connaissent pas non plus les navires aux flancs écarlates,
oÙd'
eÙ»re'
™retm£,
t£ te pter¦ nhusˆ
pšlontai.
ni
les bonnes rames qui se meuvent comme des ailes pour les navires.
sÁma dš
toi ™ršw m£l'
¢rifradšj,
oÙdš se l»sei·
Voici
pour toi un signe tout à fait clair, que tu n’oublieras
pas :
ÐppÒte
ken d» toi xumbl»menoj ¥lloj Ðd…thj
le
jour où un autre voyageur, te croisant,
f»V
¢qhrhloigÕn œcein ¢n¦ faid…mJ
êmJ,
pensera
que, sur ton illustre épaule, tu tiens un fléau pour
battre les épis,
kaˆ tÒte
d¾ ga…V p»xaj eÙÁrej ™retmÒn,
alors,
ayant planté ta bonne rame dans la terre,
›rxaj
ƒer¦ kal¦ Poseid£wni ¥nakti,
offre
de beaux sacrifices au seigneur Poséidon :
¢rneiÕn
taàrÒn te suîn t'
™pib»tora k£pron,
un
bélier, un taureau, et un verrat capable de saillir une
truie ;
o‡kad'
¢poste…cein ›rdein
q' ƒer¦j
˜katÒmbaj
puis
retourne chez toi et offre les saintes hécatombes
¢qan£toisi
qeo‹si, toˆ
oÙranÕn eÙrÝn œcousi,
à
tous les dieux immortels qui possèdent le large ciel,
p©si m£l'
˜xe…hj.
q£natoj dš toi ™x
¡lÕj aÙtù
dans
l’ordre rituel. Alors une douce mort viendra te ravir
¢blhcrÕj
m£la to‹oj ™leÚsetai,
Ój kš se pšfnV
à
la mer : elle te prendra
g»rv Ûpo
liparù ¢rhmšnon·
¢mfˆ d laoˆ
affaibli
par l’âge opulent. Autour de toi le peuple
Ôlbioi
œssontai. t¦
dš toi nhmertša e‡rw.’
sera
heureux. Je t’ai dit la vérité. »
ìj
œfat', aÙt¦r
™gè min ¢meibÒmenoj prosšeipon·
A
ces mots, aussitôt je lui dis en réponse :
‘Teires…h,
t¦ mn ¥r pou ™pšklwsan
qeoˆ aÙto….
« Tirésias,
voilà donc ce que les dieux ont filé pour moi.
¢ll'
¥ge moi tÒde e„p
kaˆ ¢trekšwj kat£lexon·
Mais,
voyons ! dis-moi, et ne dissimule rien :
mhtrÕj
t»nd' ÐrÒw
yuc¾n katateqnhu…hj·
je
vois, là, l’âme de ma mère défunte ;
¹ d'
¢kšous'
Âstai scedÕn a†matoj
oÙd' ˜Õn
uƒÕn
elle
se tient muette, près du sang, et n’ose pas
œtlh
™s£nta „de‹n oÙd
protimuq»sasqai·
regarder
dans les yeux son fils, ni lui adresser la parole.
e„pš,
¥nax,
pîj kšn me ¢nagno…h
tÕn ™Ònta;’
Dis-moi
donc, seigneur : comment lui faire reconnaître ma
présence ? »
ìj
™f£mhn, Ð
dš m' aÙt…k'
¢meibÒmenoj prosšeipe·
A
ces mots, aussitôt il me dit en réponse :
‘·hdiÒn
toi œpoj ™ršw kaˆ ™nˆ fresˆ
q»sw·
« Le
chose est simple à dire et à faire comprendre :
Ón tina
mšn ken ™´j nekÚwn katateqnhètwn
celui,
parmi les morts disparus, à qui tu permettras
a†matoj
¥sson ‡men, Ð
dš toi nhmertj ™n…yei·
de
s’approcher du sang, celui-là te dira la vérité ;
ú dš
k' ™pifqonšVj,
Ð dš toi p£lin esin
Ñp…ssw.’
ceux
à qui tu le refuses reviendront sur leurs pas. »
ìj
famšnh yuc¾ mn œbh dÒmon ”A?doj
e‡sw
A
ces mots, l’âme du seigneur Tirésias s’en
retourna
Teires…ao
¥naktoj, ™peˆ
kat¦ qšsfat'
œlexen·
au
séjour d’Hadès : il avait achevé ses
oracles.
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